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ce seraient les Marates qui joueraient d’abord notre jeu. Tout au plus ne déplaisait-il pas à Dupleix que tout se gâtât ; avec l’installation à Arcate d’un prince ami de la nation, c’était la sécurité de Pondichéry assurée. La Compagnie, comme Dupleix lui-même, n’eurent pas d’ailleurs à intervenir actuellement en faveur de Chanda Sahib ; la guerre venait de reprendre avec l’Angleterre et les sièges de Madras et de Pondichéry retinrent d’une façon plus pressante leur attention.

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Ce n’est qu’au début de 1749 que Dupleix fut amené à témoigner sa sympathie à Chanda Sahib par des actes positifs. Ce prince était enfin libre. La résolution de le soutenir par les armes sans consulter le Conseil supérieur et à plus forte raison la Compagnie apparaît dans la promesse d’assistance que Dupleix fit à Raja S., fils de Chanda S., dès le mois de février. L’approbation qu’il demanda à son conseil le 13 juillet fut de pure forme : tout était prêt pour la guerre depuis plusieurs mois et nos troupes entraient en campagne dès le lendemain.

Les lettres que Dupleix écrivit à la Compagnie les 31 mars et 28 juillet étaient des plus rassurantes. Tout était calculé pour lui représenter notre intervention comme des plus heureuses. Non seulement elle ne coûterait rien, puisque les dépenses et les frais d’entretien des troupes seraient à la charge de Chanda S., mais encore elle ne pouvait que nous procurer des avantages considérables pour notre commerce. Déjà le nouveau nabab nous avait donné les aldées de Villenour comme témoignage de sa reconnaissance ; de quels nouveaux bienfaits ne nous comblerait-il pas ? Quant à Muzaffer j., courant lui aussi après la fortune, Dupleix le représen-