Plusieurs lettres de la Compagnie et de ses agents vont nous faire connaître l’impression produite par ces premiers succès.
Lettre de Godeheu, du 15 février 1750. — Godeheu, dont le nom évoque d’autres souvenirs, fut un des premiers à féliciter Dupleix. Il lui écrivit :
« Vous nous donnez tant de matières à compliment qu’il n’est plus possible de trouver des expressions nouvelles pour vous en faire… C’est un évènement (la bataille d’Ambour) aussi glorieux pour vous qu’avantageux à la nation et à la Compagnie… Boscawen a écrit de vous à l’ambassadeur d’Angleterre en France dans les termes les plus forts et les plus avantageux. » (B. N. 9148, p. 245-246).
Lettre de Duvelaër, du 15 mars 1750. — Duvelaër, qui dirigeait à la Compagnie les services de l’Inde, lui écrivit de son côté le 15 mars que cette nouvelle victoire faisait autant d’honneur à la nation qu’à Dupleix lui-même ; il était seulement désagréable qu’on ne la connût que par voie indirecte et qu’on n’eût aucuns détails sur un événement de cette importance. On les attendait avec la plus grande impatience. (B. N. 9148, p. 68-69).
Le directeur Gilly se borna à exprimer à Dupleix (17 mars) combien il était touché de tout ce qu’il avait fait de beau, de bon, d’utile et d’honorable pour nos établissements qui, grâce à lui, étaient devenus d’une importance extrême. (B. N. 9148, p. 174-175).
Lettre de la Compagnie, du 15 juillet 1750. — Cependant, malgré la satisfaction intime qu’elle éprouvait de nos succès, la Compagnie ne pouvait oublier ses traditions ; elle rappela à Dupleix avec les plus grands ménagements que le souci du commerce devait passer avant les idées flatteuses de la victoire et elle lui donna des conseils de prudence et de modération.