Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Quel que soit, lui écrivit-elle le 15 juillet 1750, le succès des opérations de Chanda S., dont nous devons juger favorablement, et par l’efficacité des secours dont vous nous parlez et par la justesse de vos dispositions, nous ne pouvons nous refuser à quelques réflexions que vous avez certainement fait vous-même avant vos nouveaux engagements avec le nabab.

« Quoique les fortifications de Trichinopoly ne soient rien en comparaison des nôtres, nous savons que c’est ce qu’il y a de mieux dans le pays et la bravoure même de nos troupes semble être un motif de crainte, quand il s’agit d’un siège qui peut devenir long.

« Mahamet Ali poursuivi n’aura-t-il pas de secours à attendre des Marates ; l’ouverture de cette nababie que Chanda S. a reçue du nouveau souba de Golconde serait-elle à l’abri de quelque révolution, si ce souba lui-même, malgré l’attache qu’il tient du Mogol, avait quelque concurrent parmi les descendants de Nizam à qui il a succédé ?

« Enfin les Marates toujours nombreux et toujours disposés à agir en faveur de qui les réclame, pour peu que le pillage les dédommage de leurs courses, auraient-ils promis une neutralité durable, presqu’aussi nécessaire que le firman du Mogol, dont nous vous supposons muni, pour la paisible jouissance des aidées qui vous ont été cédées ?

« C’est concevoir, nous direz-vous, des soupçons qu’une connaissance plus familière des choses ne pousserait peut-être pas si loin ; mais nous devons penser que la tranquillité, toujours favorable aux opérations de notre commerce, doit prévaloir aux idées flatteuses de victoires et de conquêtes. Si la circonstance de la guerre dernière nous a mis les armes à la main et si dans toutes les occasions nos troupes ont acquis une réputation qui éternisera le nom français dans l’Inde, cette même réputation ne peut-elle pas nous faire envisager par les princes ou seigneurs indiens comme une ressource pour leurs querelles particulières ou comme des médiateurs dangereux ? »

Lettre de Duvelaër, du 1er octobre 1750. — Duvelaër qui