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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/298

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par la décharge du tribut annuel que nous devons payer au roi de Tanjore qu’il ne conviendrait pas, après le succès, d’en blâmer l’entreprise ; mais au moins est-il permis de dire que cette guerre doit avoir des bornes et que ces bornes doivent être réglées par les intérêts de la Compagnie. Si le point de vue des aldées qui lui avaient été promises a été un motif suffisant pour donner des troupes au nabab [Chanda S.], ces mêmes troupes ne doivent pas être exposées plus longtemps et toute l’attention semble devoir se tourner à la conservation de ces mêmes aldées. Il faut, il est vrai, de la fidélité dans les engagements contractés avec Chanda S., mais je suppose que ces engagements n’ont pu être que de le rétablir dans sa nababie d’Arcate et point du tout de faire la guerre indéfiniment à son gré. Nous ne sommes pas, grâce à Dieu, parties principales, nous ne sommes qu’auxiliaires. Ne portons point nos armes dans le pays qui tient encore pour Nazer j. sans une nécessité évidente que je n’entrevois même pas. Tenons-nous liés avec Chanda S., mais n’allons point épouser la querelle de Muzaffer j. au point de nous dégarnir en lui donnant grand nombre de blancs pour continuer ses expéditions. Il serait heureux, il est vrai, d’avoir assez de terres pour couvrir les dépenses des comptoirs sans que d’Europe on fut tenu d’y fournir. Cet objet est rempli pour la côte de Coromandel. Soyons contents de ce premier pas ; ne songeons point du tout à nous agrandir et à être de grands terriens ; tenons-nous en à être de grands commerçants.

« Rien n’est si contraire au commerce que la guerre et comme le commerce est l’âme de la Compagnie, le but unique de sa formation et ce qui peut intéresser davantage l’état, il faut par une conséquence nécessaire convenir qu’il ne faut faire la guerre que quand il n’est absolument pas possible de faire autrement. Toutes les nouvelles particulières que l’on reçoit de l’Inde ne parlent que de la fuite des tisserands, de la désertion des marchands, de la désolation du pays ; avec tout cela comment le commerce peut-il bien aller ? Il y a plus : quand nous paraî-