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§ 6. — On envisage le rappel de Dupleix et l’on cherche les bases d’une nouvelle politique dans l’Inde
(Mars-juillet 1753).

Le voile se déchira tout d’un coup lorsque furent connues dans les premiers jours de mars toutes les circonstances de la capitulation de Law. Les plus confiants dans l’étoile de Dupleix perdirent de leur assurance et les sceptiques passèrent dans le camp ennemi. Les polémiques un moment assoupies se réveillèrent et chacun se demanda comment il convenait de sortir de la situation délicate où le sort nous avait placés. Dupleix ne trouva guère de défenseurs obstinés qu’auprès de sa famille ou de ses amis les plus sûrs : les autres demandèrent avec plus ou moins de netteté qu’on en finit avec les atermoiements dont on usait à son égard depuis trois ans. Mais tel était encore son prestige que, pour ne pas provoquer en sa faveur un mouvement d’opinion, les ministres s’abstinrent de faire connaître leurs sentiments et préparèrent dans le secret la décision qui, les premières émotions apaisées, devait être portée à la connaissance du pays.

Cette décision fut, on le sait, l’envoi d’un commissaire dans l’Inde, et ce commissaire fut Godeheu ; mais sa nomination, agitée dès le mois de mars, ne fut officiellement décidée qu’en juillet et ses instructions ne lui furent données qu’en octobre.

Pendant ce temps, on continua à discuter dans le public et jusqu’au sein de la Compagnie les gestes et opérations de Dupleix avec l’attention qu’on devait à une