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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/347

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que pour Mazulipatam, d’où nous ne pouvions avoir la prétention d’interdire le commerce aux Anglais. Mais pouvait-on croire qu’il l’aurait fait ? pouvait-on l’espérer ? il était permis d’en douter.

« Le désespoir de voir par ses mauvais succès tant de dépense perdue pour la Compagnie, tant de vastes projets évanouis, son animosité particulière contre les Anglais qu’on ne peut se dissimuler, l’orgueil blessé par ce rabaissement, tout fait craindre de sa part de nouveaux efforts pour se relever. »

Admettons, — c’est encore l’auteur qui parle — que ces efforts, avec les secours reçus en juillet, nous aient procuré quelques succès ; ces succès peuvent-ils se maintenir ? c’est peu probable. Les Anglais reçoivent toujours plus d’hommes que nous ; c’est en définitive l’échec. L’État et la Compagnie sont-ils disposés à fournir indéfiniment des troupes et de l’argent[1] ?

Qu’avons-nous retiré jusqu’à présent de la politique de Dupleix ? Nos vaisseaux sont revenus à vide ou très mal chargés. Qu’on fasse la paix, mais qu’on la fasse tout de suite et de bonne foi, quoi qu’il soit arrivé dans l’Inde, et l’on verra aussitôt refleurir le commerce comme au temps du gouverneur Lenoir. Les articles essentiels de cette paix doivent être arrêtés en Europe entre les deux compagnies et portés dès le mois d’avril à Pondichéry et à Madras par deux commissaires — un par pays — chargés de pleins pouvoirs pour les faire exécuter. Ne pas perdre de vue à cet égard que le gouverneur anglais n’est pas moins altier ni moins ambitieux que Dupleix.

« À l’égard du choix du commissaire français, je pense qu’il vaut mieux un homme intelligent, doux, d’un commerce aisé,

  1. L’auteur de ce mémoire comme celui de la lettre précédente semble croire que les fonds envoyés par la Compagnie pour le commerce étaient employés par Dupleix à entretenir la guerre.