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mais incorruptible, un magistrat éclairé et accoutumé à discuter les grandes affaires. » Dupleix ne peut être chargé lui-même de cette mission. Il « donne tout à craindre par son esprit altier, celui de la vengeance qu’il doit conserver, son animosité particulière pour les Anglais et enfin par les moyens qu’il pourrait imaginer pour éluder les ordres ou pour en retarder l’exécution sous prétexte de quelque espérance flatteuse d’un nouveau succès. Le passé doit servir de règle et d’exemple. Il convient même qu’il soit suspendu de ses fonctions pendant l’interrègne du commissaire et je dirai plus, c’est qu’il est à souhaiter que ce petit désagrément l’engage à revenir en France jouir d’une fortune brillante dans le sein d’une compagnie qui l’a associé à la direction[1]. » (A. C. C2 2esérie, t. 7, p. 317-327).

Le commissaire, à son arrivée, fera venir M. de Leyrit. Il faut à Pondichéry un homme ferme, de sang-froid, désintéressé, juste, qui connaisse les gens du pays. M. de Leyrit a ces qualités. Les discussions qu’il a eues avec Dupleix ne peuvent être invoquées contre lui ; Dupleix a eu les mêmes avec Dumas et pour les mêmes causes.

L’auteur conclut par un résumé en cinq points, qui ne font que rééditer très sommairement les arguments ci-dessus exposés, en insistant in-fine sur la nécessité pour la Compagnie de « réparer les pertes qu’elle a faites pendant la dernière guerre et les fonds prodigieux que la guerre présente lui a dépensés au préjudice de l’intérêt de l’État, perte qu’elle ne pourrait supporter, non plus que les armements forcés et dispendieux qu’elle vient de faire, sans donner lieu de craindre pour l’avenir les événements les plus funestes. » (B. N. 9355, p. 280-287).

  1. L’auteur fait ici allusion à la désignation de Dupleix comme directeur en 1749.