Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/353

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maures. Il faut renoncer au commandement donné à M. Dupleix depuis la Krischna jusqu’au cap Comorin. Tant qu’il subsistera, les Anglais et les autres nations européennes travailleront à soulever les naturels du pays contre les Français. D’ailleurs le gouverneur de la Compagnie ne doit pas se rendre officier du Mogol.

« Il faut renoncer aussi à la concession de la province d’Arcate qui rendrait pareillement le gouverneur de l’Inde sujet et tributaire du Mogol.

« C’est oublier toutes les règles du devoir que de contracter de pareils engagements. Il est bien singulier de voir un officier français prêter serment de fidélité à un prince maure et c’est ce que vient de faire récemment M. de Bussy, lorsqu’il a été nommé généralissime de l’armée de Salabet j. »

Examinant ensuite les abandons auxquels nous pourrions consentir et les établissements que nous devrions conserver, Silhouette estimait que l’étendue de nos concessions aux environs de Mazulipatam était trop considérable et que nous pourrions nous borner à l’île de Divy facile à défendre. On pourrait conserver Villenour, Valdaour, Villapouram et de ce côté borner nos limites à Gingy. On aurait ainsi une étendue de territoire à peu près pareille à celle des Anglais aux environs de Madras. Bahour est trop près des établissements anglais de Goudelour pour qu’on puisse espérer le conserver ; de même Chinglepet et Coblon sont trop près de Madras. On peut traiter avec le Tanjore pour la conservation des 80 aldées de Karikal, mais si la guerre nous les faisait perdre, il ne faudrait pas s’entêter pour les recouvrer.

Le principal obstacle à la paix était Trichinopoly, Chanda S. étant mort, on pourrait faire reconnaître Mahamet Ali par Salabet j. ; en manœuvrant adroitement, cette reconnaissance pourrait même être avantageuse pour notre commerce. Quant au soubab, on ne pourra peut-être pas encore retirer les troupes