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à elle-même ou à l’État, principalement à la marine ou au commerce que la dernière guerre a anéanti. Le proverbe dit que de deux maux, il faut choisir le moindre… Je ne puis vous taire que vos mémoires et vos dépêches, même la copie de votre correspondance avec M. Saunders, ont persuadé un chacun qu’il n’y en a point à attendre de votre part, parce que les Anglais ne seraient jamais réduits à la nécessité d’accepter celle que vous auriez voulu leur donner. » (B. N. 9150, p. 24-25).

Le Mémoire de Delaître, de fin 1754. — Ce mémoire est le plus long et le plus substantiel qui ait été rédigé sur l’ensemble de l’œuvre de Dupleix. Écrit à la fin de 1754, il a pour titre : Mémoire historique contenant ce qui s’est passé dans l’Inde du 1er décembre 1750 au 20 février 1754[1].

Dans un premier mémoire comme dans une lettre de 1751, Delaître se défiant de l’ambition de Dupleix, conseillait déjà de le rappeler sous quelque prétexte honnête. Les événements ayant justifié ses craintes, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il ait modifié son point de vue.

Dans une première partie, exclusivement historique, et qui tient un peu moins du tiers du mémoire, l’auteur raconte dans leurs grandes lignes les faits survenus dans l’Inde, Carnatic et Décan, depuis la mort de Naserjing jusqu’au mois de février 1754. Ce récit paraît impartial ; il est exempt de louanges comme de critiques. Delaître ne récrimine pas plus contre la fameuse affaire de Trichinopoly qu’il ne s’enthousiasme pour les glorieuses aventures de Bussy. Il s’arrête dans son exposé au moment où Bussy et Dupleix viennent l’un d’obtenir la commission des quatre cicars et l’autre de disperser

  1. Ce mémoire que nous avons publié intégralement dans la Revue historique de l’Inde française, année 1918, ne contient pas moins de 50 pages de cette revue — chaque page ayant 33 lignes.