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ou de prendre un fort convoi d’Anglais qui cherchaient à ravitailler Trichinopoly (affaire du 15 février). L’impression provoquée par les dernières nouvelles de l’Inde était donc satisfaisante. « Mais, ajoute aussitôt Delaître, les réflexions qu’on peut faire sur le succès des mesures qui ont été prises par le passé pouvant beaucoup éclairer sur celles qu’on doit prendre à l’avenir, on ajoutera au récit précédent quelques considérations sur les partis qui ont été pris par ceux qui ont gouverné la Compagnie dans le temps qu’embrasse ce récit. »

Le développement de ces considérations constitue la seconde et dernière partie et, comme elle est de beaucoup la plus longue, il est aisé d’en conclure que le récit historique n’a été composé qu’en vue de ces considérations. Au reste l’auteur le déclare lui même ; après avoir présenté quelques faits principaux il se propose, dit-il, d’en tirer leurs conséquences naturelles afin de juger des meilleurs partis à prendre pour l’avenir.

Analysons donc ces considérations, d’autant plus qu’elles émanent d’un homme qui connaissant tous les événements, toutes les correspondances, tous les documents, était qualifié pour les apprécier et avait autorité pour proposer des solutions.

L’auteur expose d’abord la politique de Dupleix telle qu’elle commença à se dessiner en 1751 pour prendre une forme définitive en 1753. Elle consistait essentiellement à rendre notre protection effective dans le Décan (on dirait aujourd’hui protectorat), à procurer à la Compagnie des domaines et des revenus suffisants pour entretenir dans l’Inde des troupes assez nombreuses pour nous assurer la supériorité sur toutes les autres compagnies, acheter des produits sans avoir besoin des fonds d’Europe et monopoliser plusieurs branches du commerce en quelques territoires fertiles et étendus, afin d’en tirer les marchandises nécessaires à la formation de riches cargaisons pour l’Europe. Dupleix avait encore envisagé l’occupation de Surate et celle du cap Négrailles dans le Pégou ; ces deux idées