Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/382

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un projet qui reposait sur les principes que nous venons d’énoncer.

On s’entendit assez facilement au sujet de la nababie du Carnatic. Bien que le sort des armes n’en eût pas encore décidé et que par chaque courrier Dupleix annonçât comme imminente la prise de Trichinopoly et par suite la chute de Mahamet Ali, la Compagnie française accepta en principe de reconnaître ce prince comme nabab légitime. Elle désirait seulement que cette concession acceptée sans arrière-pensée ne figurât pas dans le traité. Dans une première rédaction, les Anglais avaient dit que « Mahamet Ali serait reconnu par les deux compagnies comme nabab d’Arcate » ; dans sa réponse du 3 février, la Compagnie française proposa une autre formule en vertu de laquelle le « nabab d’Arcate ne serait remis en possession des places à lui rendre ou rétrocéder que conformément aux arrangements qui seraient à cet effet concertés entre les chefs des deux compagnies dans l’Inde pour l’évacuation desdits lieux. »

Si la Compagnie française n’avait pas accepté que Mahamet Ali fut désigné dans le traité, c’était simplement parce qu’elle prévoyait le cas où, par des circonstances inconnues ou par des révolutions du pays, ce prince serait mort ou dépossédé lors de l’accommodement ou au moment de son exécution ; mais son intention, nettement exprimée à lord Holdernesse, était de reconnaître le nabab quel qu’il fût, sans entrer dans la discussion de ses droits à la nababie. (Arch. Aff. Étr. Asie, t. 6. p. 316-319).

Tout en acceptant la nouvelle rédaction française, les Anglais estimèrent cependant que, pour l’exécution du traité, il était nécessaire que les deux compagnies se