Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’en pleine mer, après avoir dépassé la ligne ; vous êtes désormais le maître de partir pour Lorient, lorsque vous le jugerez à propos ; mais avant de mettre à la voile, vous attendrez d’en avoir reçu de moi les derniers ordres, afin que puissiez être instruit avant votre départ du dernier état où se trouvera la négociation du sieur Duvelaër en Angleterre. »

Bien que ces ordres, lettres et instructions ne dussent être ouverts qu’en mer et que Godeheu en ignorât encore le contenu au moment où il s’embarqua, c’est cependant ici qu’il convient de les exposer.

Les instructions paraissent avoir précédé les ordres, comme pour les expliquer et les justifier ; elles sont l’œuvre de Machault. Nous en donnons ci-après les extraits les plus importants :

… On le [Godeheu] renvoie pour tout ce qui concerne la pacification de l’Inde aux instructions qui lui ont été données par le Comité secret de la Compagnie.

Ces instructions ne roulent donc plus que sur deux objets : ce qui concerne les changements à faire dans le gouvernement de Pondichéry et ce qui intéresse l’administration économique de la Compagnie.

La part que la Compagnie a prise dans les guerres des Maures et les profits immenses et démesurés que les particuliers en ont retirés sont la cause et la source de la situation fâcheuse où elle est réduite.

Le rappel du sieur Dupleix devient indispensable ainsi que celui des personnes qui ont le plus de part aux révolutions de l’Inde.

Il est nécessaire de munir le sieur Godeheu d’ordres pour interdire le sieur Dupleix et le faire embarquer avec sa famille. Il est même nécessaire d’en avoir un pour l’arrêter, s’il refuse d’obéir, qu’il fasse des menées secrètes pour s’opposer aux opérations du sr Godeheu, ou qu’il y ait des preuves acquises d’infidélité et de prévarication. Ce n’est que dans ces seuls cas