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Barthélemy, qui, le premier sur la terre de l’Inde, devait recevoir Godeheu à Karikal :

« Le Ministre et la Compagnie ont pris la résolution de faire passer dans l’Inde M. Godeheu pour prendre connaissance exacte de tous les établissements de la nation et en faire son rapport en France. Cette besogne lui donnera de l’occupation, puisque les îles sont dans le dénombrement ; il doit passer à Karikal, ainsi disposez-vous à lui rendre compte et à lui faire tous les honneurs qui sont dus à un directeur de la Compagnie et aussitôt son arrivée, dépêchez-moi un catimaron avec l’avis de son arrivée. N’allez point regarder cette révolution de la part de la Compagnie comme une marque d’ingratitude à mon égard ; je la regarde au contraire comme un service essentiel qu’elle me rend et surtout d’avoir fait le choix de M. Godeheu qui est le plus cher de mes amis. Je l’attends avec impatience. C’est ce que je vous prie de lui dire à son arrivée. » (A. V. 3755, p. 46).

Dans une lettre du 12 mai, Dupleix exprimait le même sentiment à Durocher, commandant à Chilambaram.

« Par des lettres que j’ai reçues par la voie de Bassora, j’apprends qu’il nous vient 2.000 hommes et que la Compagnie députe M. Le Godeheu pour s’aboucher avec moi et prendre un parti décisif sur les affaires de l’Inde. Je l’attends avec impatience ainsi que le renfort. C’est un bon français et qui pense juste. »

La venue d’un commissaire était peut-être moins agréable à Dupleix qu’il ne voulait bien le dire ; mais, après tout ce qu’on lui avait écrit de France sur le caractère de la mission, il était en droit de penser que celle-ci n’était que temporaire et qu’après le départ de Godeheu, il reprendrait tranquillement la direction des affaires, avec une situation complètement éclaircie. L’annonce d’un renfort de 2.000 hommes, devant arriver