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côté qu’il se tournât il nous rencontrait. « Avec notre petite poignée de Français, dit encore Kerjean, nous le chassons comme un chien marron. Il paraît quelquefois vouloir mordre, mais dès qu’il découvre le drapeau français, il fuit et nous avons le plaisir de lui enlever toujours quelques cavaliers. » La guerre ne nous avait coûté jusqu’à ce moment que 2 blancs blessés et quelques cipayes, tandis que Balagirao aurait eu 4.000 morts dont 34 chefs et 2.000 blessés.

Vers le 1er janvier, il fit de nouvelles propositions de paix ; elles n’aboutirent encore pas, par suite des exigences financières de Salabet j. Balagirao qui connaissait notre détresse, préféra attendre que le mal fût à son comble. Au bout de neuf jours passés au bord d’une petite rivière sans combattre, nous avions achevé de consommer nos vivres. Continuant de revenir sur ses pas, l’armée se retira alors à Ahmednagar, où elle trouva un renfort de 19.000 hommes et des approvisionnements pour un mois. Après quelques jours de repos, on s’apprêtait à repartir pour aller attaquer Balagirao, lorsque la paix survint. Ménagée par les partisans qu’il avait à la cour de Salabet j., elle fut acceptée par Bussy faute de mieux. Nos troupes étaient dans un état pitoyable ; on ne pouvait plus compter que sur 100 hommes en état d’entreprendre une nouvelle campagne. Nous avions 96 hommes à l’hôpital ; presque tous les officiers étaient hors de service. Les munitions commençaient à manquer et nous n’avions plus à Aurengabad que 65 barils de poudre. La guerre avait coûté à Salabet j. 25 laks par mois ; son crédit était pour ainsi dire épuisé, et il ne le maintenait, disait-on, qu’en puisant dans un trésor que Nizam oul Moulk aurait enterré à Golconde.

La paix fut conclue le 17 janvier, à Ahmednagar, à la