Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/460

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des gens à qui on peut se fier, mais qui ne peuvent voir que ce qui paraît, et on fait paraître ce qu’on veut. Mais je veux que M. Dupleix fasse grâce de ces 29 laks ; payera-t-il les dettes qu’il laisse ici, et qui en doivent faire partie, telles que 208.000 rs. à Arombatté, et ce qui est dû aux marchands anciens et nouveaux, qui me persécutent parce qu’on sera forcé de vendre des draps à perte pour prêter sur le champ de l’argent à M. Dupleix, — le billet de Cassindas Boucongy — l’emprunt fait pour les poivres, parce que l’argent qui devait y être employé a été mangé par la guerre, — le reste du montant des dettes actives de la Compagnie dans Pondichéry — les 64.000 rs. que Mirgoulam Houssein kh. redemande sur son billet de 100.000, disant qu’il les a donnés à M. Dupleix sans reçu après qu’il a été forcé d’en donner un à la Caisse pour ces 64.000 rs. ?…

« Ainsi M. Dupleix en n’exigeant rien de la Compagnie, elle n’en sera pas moins tenue de payer ceux à qui il doit ; car la Compagnie ne lui doit que parce qu’il doit à d’autres qu’il n’a pas payés. Combien de réflexions ce chaos n’entraîne-t-il pas !


Le Départ de Dupleix. — Cependant le départ de Dupleix approchait rapidement. Les ordres du roi portaient que le délai serait le moins long possible et, dès la fin d’août, Godeheu avait invité le gouverneur à passer sur le Duc d’Orléans, qui n’aurait pu résister à un hivernage, mais il n’avait pas encore fixé la date de l’embarquement. Dupleix n’avait élevé aucune objection ; il y a lieu de croire pourtant que sa femme, dans l’attente sans doute d’un événement qui les retiendrait l’un et l’autre dans l’Inde, ne se souciait nullement de hâter ses préparatifs ; car Godeheu dut lui écrire le 2 octobre la lettre suivante :

« Madame,

« La saison qui s’avance et la crainte des révolutions ordi-