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attaquer le Maïssour dont le concours venait de sauver Mahamet Ali. Il était vraisemblable que, dans ce cas, les Anglais enverraient des secours au davelay, mais Dupleix ferait partir une armée de la côte et les Maïssouriens pris entre deux feux ne pouvaient manquer de succomber. En communiquant à Bussy ce projet, Dupleix lui recommanda le secret le plus absolu.


Bussy était alors résolu à se retirer, considérant sa mission comme terminée. Comme il était dans ces intentions, il apprit que Gaziuddin, dont la marche sur le Décan avait été plusieurs fois annoncée, était enfin parti de Delhi avec une forte armée et il sentit que par leur répercussion dans toute l’Inde, les événements de Trichinopoly lui imposaient des devoirs nouveaux. Il consentit à rester et Dupleix l’en remercia avec simplicité :

« Le motif qui vous engage de rester est digne de vous. En mon particulier, je vous en ai une obligation parfaite et je souhaite ardemment que vous y persistiez jusqu’à ce que tout soit ferme et stable. Vous devez être content de mes sentiments à votre égard ; ils sont tels que vous les avez toujours connus et je vous regarde aujourd’hui comme le restaurateur de notre gloire qu’un étourdi (Law) vient d’avilir. » (Lettre du 27 juin 1752).

Bussy n’appréciait cependant pas sans quelques réserves la politique suivie dans le Carnatic. Sous son inspiration, Salabet j. avait écrit à Dupleix dès le mois de mai qu’il lui paraissait préférable de s’entendre avec Mahamet Ali plutôt que de s’obstiner dans une lutte incertaine. Lorsque la capitulation de Law fut un fait accompli, Dupleix avait fait connaître à Bussy (27 juin) que l’événement n’avait point abattu son courage, que Chanda S. étant mort, il pouvait maintenant agir