Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 4.djvu/84

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troupes, quelques changements qui arrivent dans la suite et Salabet j. même dût-il être bientôt dépossédé. Tout cela n’intéresserait en rien l’honneur de la Nation. Nous sommes venus à bout de ce que nous avions entrepris ; car apparemment que nous ne nous sommes pas engagés à rendre éternelle la domination de Salabet j. et de sa postérité ; il n’appartient point aux hommes de rendre leurs ouvrages immuables.

« Je pense donc qu’après avoir conduit le nabab à Aurengabad ou dans quelque autre endroit qu’il veuille se retirer, il conviendrait que je prisse avec toutes nos troupes la route de Mazulipatam… Je vous prie de me donner là-dessus des ordres précis qui ne me mettent point dans la nécessité de rien prendre sur moi et de me prescrire aussi ce qu’il faudra faire, si le nabab se trouve hors d’état, comme cela va arriver, de donner la paie ordinaire à nos troupes. » (Réfutation, p. 49).

Dupleix répondit à Bussy qu’il se garderait bien quant à présent de rendre publiques ces propositions. Bussy avait écrit tant de fois que si nous abandonnions le nid, les Anglais s’en empareraient, qu’il était impossible de se déterminer sur une opération de cette importance sur un simple changement de sentiment. « Je ne me détermine pas facilement à changer d’avis lorsque la réflexion m’a fait connaître que le premier choix était le bon. » Bussy était d’ailleurs libre de faire ce qu’il voudrait ; mais avant de prendre un parti, qu’il songeât à son honneur et à celui du roi. « Rappelez-vous cette fermeté dont vous avez fait si bon usage jusqu’à présent. » Il était absolument nécessaire qu’il terminât des affaires qu’il avait si bien commencées ; à l’âge où il était on pourrait lui reprocher de prendre sa retraite, tandis que Dupleix qui travaille depuis trente ans et serait en droit de la prendre ne la prend pas. — « Au reste, à la fin de votre lettre, vous me dites qu’il ne vous est pas possible de me dire ce que vous ferez ou ne ferez pas. » Dupleix espérait