§ 4. — L’intérim de Bussy.
Laissons pour un moment Bussy à Mazulipatam, où il acheva de rétablir sa santé malgré l’inclémence du pays et revenons dans le Décan, où Goupil est investi des pleins pouvoirs du commandement. Cet officier, qui avait jadis commandé nos troupes devant Tanjore (janvier 1750) puis devant Arcate (octobre 1751) sans se distinguer nulle part, était au surplus un homme prudent et d’un caractère modéré, — trop modéré peut-être pour dénouer ou briser les intrigues qui se nouaient sans cesse à la cour du soubab. Il était secondé par Mainville, un autre capitaine qui s’était honorablement fait connaître au cours de la guerre de 1746 à 1749, et, après un voyage en France, était revenu servir dans l’Inde, au début de l’année 1752. Tous deux avaient remplacé Kerjean et Vincens, au mois de mai.
Goupil n’héritait pas d’une situation aussi sûre que Bussy l’avait indiqué dans ses instructions du 23 janvier. Si tout paraissait tranquille tant à la cour qu’au dehors, le soubab continuait à manquer d’argent, il devait six mois de solde à ses propres troupes : quant aux Européens, ils n’avaient pas reçu toute leur paye le 28 janvier, bien qu’elle leur fut due depuis le 15. Les cipayes n’avaient