attaqua la première mesure et l’effet fut immense sur mes nerfs et sur mon cœur.
Les morceaux à l’étude étaient d’abord le menuet célèbre de Bocherini et l’ouverture du Calife de Bagdad de Boïeldieu.
Choix excellent pour les débuts de l’orchestre.
Nous avions tous entendu plus ou moins le premier de ces deux morceaux, ce qui devait faciliter la mise en train. Quant au second il est charmant et m’a toujours donné l’envie de connaître l’opéra entier, lequel, d’après le dire de M. Grillé, avait des pages supérieures aux plus jolies trouvailles de La Dame blanche.
Lorsque l’orchestre se sépara, deux ans plus tard, son chef l’avait conduit progressivement au déchiffrage d’œuvres plus difficiles, telles que l’ouverture de l’Italienne à Alger de Rossini et la Marche funèbre de Beethoven.
Des valses formaient la partie récréative du répertoire, celle qui se déchiffrait vite, en observant du premier coup les nuances.
Mais pour l’autre, que de soins et combien de passages répétés mesure par mesure !
Alors qu’on se croyait sûr de soi et de tous, M. Grillé frappait son pupitre : « Reprenez à la lettre D… plus de netteté de la part des basses ; la dernière fois, messieurs, s’il vous plaît ! » Il fallait recommencer encore et encore… « Il y a là un petit trait, disait le chef d’orchestre, qui