pant la poitrine. Et on eût dû venir me chercher, moi, moi, Grillé !! »
Lorsque Bergeat lui expliqua que les deux jeunes gens en question ignoraient sa démarche et qu’il ne leur parlerait que si la chose lui était agréable, M. Grillé sourit, ne s’emballa pas tout à fait, mais on vit qu’il était intérieurement heureux de la proposition.
— « Je vois là, disait Bergeat, une occasion pour vous de quelques pages qui peuvent être remarquées. Non pas qu’il faille compter sur un succès, l’œuvre littérairement est plutôt faible ; mais qui sait ? La musique peut y tenir une assez large place et le théâtre a des surprises. »
La présentation eut lieu.
Roger et Octave se trouvèrent au café du théâtre avec Bergeat, à l’heure convenue et les auteurs racontèrent au compositeur leur libretto, puis lui confièrent les couplets.
M. Grillé, malgré sa haine du genre trivial auquel on le faisait collaborer, se montra indulgent et bonhomme. Il souriait aux péripéties qu’on lui narrait, parlait de vis comica et promit de se mettre le soir même à la besogne.
Huit jours après, Bergeat recevait un mot signé Eugène Grillé : — « Cher monsieur, pouvez-vous venir au café du théâtre demain soir avec vos amis. J’ai terminé l’invocation et les couplets du Chinois. »
Bergeat et les deux autres vinrent au ren-