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LE MUSICIEN DE PROVINCE

dez-vous et furent immédiatement enthousiasmés de la délicatesse de la musique que M. Grillé leur fredonna, en sourdine, penché sur la table du café.

Ce fut bien une autre affaire lorsqu’ils eurent déchiffré chez eux les deux morceaux. C’était vraiment charmant.

Le chœur était un chant langoureux que coupait une phrase exquise qui devait être dite par la première chanteuse. Puis, le chant reprenait, indiquait à merveille l’exil affreux des fausses asiatiques, des pauvres filles de Paris prisonnières de la race jaune.

Les couplets du Chinois étaient franchement posés.

C’était une sorte de scie dont chaque strophe avait la même terminaison :

J’ai le certificat en main
Signé d’un docteur médecin.

Et il fallait voir et entendre comment le musicien avait chevillé cela :

J’ai le certi
J’ai le tifi
J’ai le ficat en main
C’est le certificat.
..........

Il en fut de même des autres morceaux livrés