Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’avantage de ces derniers, et disposer les esprits à un changement que les Anglois ne perdent point de vue. En attendant, il font semblant de ne se mêler de rien qui soit étranger à leurs affaires, et n’exercent leurs pouvoirs qu’autant que leurs intérêts le demandent. Par là, la tyrannie a le champ libre autant qu’elle peut le désirer ; chacun tire de son côté, le peuple souffre, il déserte, les terres demeurent incultes, les manufactures dépérissent, le mal, enfin, paroit sans remède ; mais l’anglois en profite, bien sûr de le réparer en peu de tems, lorsque le pays ne dépendra que de lui.


Voyons comment cette nation a pu parvenir à ce degré de puissance dans un pays où l’on auroit juré, il n’y a pas quinze ans, que jamais les Européens n’auroient osé faire la moindre expédition ; pour cela il faut remonter à l’année 1756.