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CHAPITRE PREMIER

AVÈNEMENT DE SOURADJOLA AU SOUBAH DE BENGALE. IL S’EMPARE DE TOUS LES ÉTABLISSEMENTS ANGLOIS.

Alaverdikhan étoit soubahdar ou vice-roi des trois soubahs, Bengale[1], Bahar et Orissa qu’il avoit usurpés à ses maitres et bienfaiteurs, et dans lesquels, après bien des difficultés surmontées tant par la sagesse de son administration que par une valeur peu commune, il étoit parvenu à gouverner avec un pouvoir qui n’appartient qu’à la souveraineté.

On trouvoit dans Alaverdikhan un mélange de bonnes et de mauvaises qualités. Quinze ou seize ans de règne l’ont fait connoître pour un homme

  1. [Ces trois soubahs, surtout le Bengale, sont asses connus, pour me dispenser d’en faire la description. Dans tous les papiers ministériels, firmans, paravanas de l’Empire Mogol, lorsqu’il est question du Bengale, on ne le nomme jamais sans ajouter ces mots, paradis de l’Inde, qualité qu’on lui donne par excellence. Ce pays se suffit à lui-même par la bonté, la variété de ses productions, et les autres parties de l’empire ont toutes besoin de lui.]