Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/117

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soubahdar. Les Anglois entre autres avoient pris cette idée, à ce que je crois. Ils ne s’adressoient jamais à Souradjotdola pour leurs affaires dans les dorbars, évitant au contraire toute communication avec lui. On les a vu quelquefois lui refuser l’entrée de leur loge de Cassembazard, de leurs maisons de campagne, parce qu’en effet Souradjotdola tapageur et impertinent à l’excès cassoit les meubles ou faisoit emporter ce qu’il trouvoit à son gré ; mais Souradjotdola n’étoit pas capable d’oublier une injure qu’il croyoit avoir reçue. Le lendemain de la prise du fort anglois de Cassembazard, il dit en plein dorbar : « voilà donc ces Anglois si fiers qui ne vouloient pas me recevoir chez eux » de sorte que longtemps avant la mort d’Alaverdikhan on pouvoit dire que Souradjotdola étoit piqué contre les Anglois.

Au contraire Souradjotdola étoit assés porté pour nous. Ayant intérêt de le ménager, nous l’avions toujours reçu chez nous avec cent fois plus de politesse qu’il ne méritoit. Nous avions recours à lui dans presque toutes les affaires sérieuses par le canal de Racdolobram et de Mohoulal. C’étoient par conséquent des présens qui lui revenoient de tems en tems et qui entretenoient la bonne amitié. L’année précédente surtout (1755) lui avoit valu beaucoup par l’affaire de l’établissement des Danois dont j’étois chargé, étant commandant à Cassembazard. En effet ce ne fut que par son crédit que je pus terminer