Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/118

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cette affaire dont le nabab Alaverdikhan lui céda tout le profit. Aussi je peux dire que je n’étois pas mal dans l’esprit de Souradjotdola. C’étoit un roué il est vrai, mais qui étoit à Mars 1756.   craindre, un roué qui pouvoit nous servir, un roué qui pouvoit devenir honnête homme enfin. Newadjesmahmetkhan, à l’âge de 25 ans[1], avoit été pour le moins aussi méchant que Souradjotdola, il étoit devenu cependant l’idole du peuple.

Trois partis formés pour la succession d’Alaverdi Khan.

Pendant la dernière maladie d’Alaverdikhan, il y avoit deux partis considérables qui prétendoient au soubah, et qui, quoique divisés, paroissoient devoir se réunir pour abattre celui de Souradjotdola. L’un étoit le parti de la Begome, veuve de Newadjesmahmetkhan, dont le projet étoit de faire reconnoître pour soubahdar un enfant bâtard de Patchacouly, frère de Souradjotdola, qu’elle avoit sous sa tutelle. L’autre étoit celui de Saokotdjingue, nabab de Pourania, seigneur asses estimé. Ces partis ne pouvoient que causer beaucoup de troubles. Ce fut surtout pendant le fort des premiers que les Anglois donnèrent à Souradjotdola occasion de se plaindre d’eux.

  1. [C’est celui qu’on nommoit le petit nabab. Il étoit neveu d’Alaverdikhan.]