Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principaux officiers de l’armée firent plus en faveur de Souradjotdola que toutes les ligues ne purent faire contre lui. Alaverdikhan mort, Souradjotdola se vit en moins de dix jours possesseur du soubah, reconnu même par la begome, qui, trahie, dit-on, par ceux de qui elle attendoit des secours, aima mieux tout abandonner et sacrifier ses plus fidèles serviteurs que de tenter le sort d’un combat qui auroit pu lui être favorable, car le peu de troupes qu’elle avoient étoient gens d’élite. Enfin tout plia devant le jeune nabab.

Souradjotdola. Sa première expédition dans la province de Pourania.

Comme il craignoit quelque mouvement de la part de Saokotdjingue, il marcha de ce côté là : ce ne fut qu’une partie de plaisir. Le nabab de Pourania, quoique brave, ne témoigna pas pour lors plus de fermeté que la begome. Sur la première nouvelle de l’approche de Souradjotdola, il fit partir des présens accompagnés d’une lettre dans laquelle il cherchoit à se justifier de tous les bruits qui avoient couru, et finissoit par se soumettre à la clémence de son maître. Souradjotdola lui Mai 1756.      rendit son amitié ou du moins en fit semblant. C’est dit-on à cette occasion qu’il vit clairement que les Anglois étoient pour quelque chose dans les intrigues de ses ennemis. On m’a assuré que le nabab de Pourania