Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/121

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lui avoit fait voir quelques lettres qu’il avoit reçues d’eux, ce que j’ai de la peine à croire, mais voici comment la mèche prit feu.

Ce qui donne occasion à Souraljotdola d’attaquer les Anglois.

Quelques jours après la soumission de la begome, les espions de Souradjotdola lui rapportèrent que, s’il n’y prenoit garde, il auroit bientôt à craindre quelqu’entreprise de la part des nations européennes, que les François se fortifioient à Chandernagor ainsi que les Ànglois à Calcutta. En effet on travailloit à force à Chandernagor à finir un bastion du fort dont les fondemens avoient été jetés du tems d’Alaverdikhan. À Calcutta, on étoit occupé à faire ou du moins à réparer un grand fossé autour de la colonie, et à relever quelques ouvrages de maçonnerie. Sur le rapport des espions, nos ouquils, ceux des Anglois eurent ordre de paroître au dorbar. Grands débats pendant deux jours ; questions sur questions pour savoir quel pouvoit être le dessein des Européens ; enfin ordre positif de Souradjotdola, à nous d’abattre tous les ouvrages qu’on avoit faits depuis la mort d’Alaverdikhan, et aux Anglois de combler leur fossé ; et comme c’étoit au moment du départ de Souradjotdola pour Pourania, il menaça d’aller lui-même raser les forts de Chandernagor et de Calcutta, si à son retour il trouvoit que ses ordres n’avoient pas été exécutés.