Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il s’étoit servi du mot général frenghis, nom qu’on donne à tous les Européens, quelques amis que j’avois dans l’armée qui ignoroient la conclusion de notre affaire du bastion, m’envoyèrent avertir de me tenir sur mes gardes, que notre loge alloit être investie.

Le fort des Anglois de Cassembazard est investi par un détachement de l’armée de Souratjotdola.

L’alarme fut grande chez nous et chez les Anglois ; je passai plus de 24 heures avec beaucoup d’inquiétude, faisant transporter dans notre loge du bois, des vivres, etc., mais bientôt je sçus à quoi m’en tenir : je vis arriver des cavaliers qui formèrent le blocus du fort anglois, et en même tems je reçus un paravana du nabab, par lequel il me marquoit d’être sans inquiétude, qu’il étoit aussi content de nous que mécontent des Anglois.

Deux ou trois jours se passèrent pendant lesquels je ne croyois pas qu’il y eut beaucoup à craindre pour les Anglois. Le nabab étoit encore loin ; les cavaliers qui étoient autour du fort ne paroissoient pas fort agissants. On disoit bien que le nabab vouloit forcer les Anglois d’abattre leurs forts de Cassembazard et de Calcutta, de lui envoyer la famille du divan Rajabolob dont j’ai parlé ci-dessus, qui s’étoit réfugiée chez eux, ainsi que toutes les richesses qu’on y avoit fait trans-