Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/127

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place et toutes ses dépendances, pour prix du service que vous m’aurez rendu ; je sçais d’ailleurs que les Anglois sont vos ennemis, vous êtes toujours en guerre avec eux, soit en Europe, soit à la côte ; ainsi je ne pourrai prendre votre refus que comme une marque du peu d’intérêt que vous prenez à ce qui me regarde. Je suis résolu de vous faire autant de bien que Salabetjingue vous en a fait dans le Dékan ; mais si vous êtes assez ennemis de vous-même pour refuser mon amitié et les offres que je vous fais, vous me verrer bientôt tomber sur vous et vous faire subir le même traitement que je prépare aux autres en votre faveur. »

Il vouloit qu’on fit descendre sur le champ devant Calcutta tous les vaisseaux et autres bâtiments qui étoient à Chandernagor. Après l’avoir remercié des dispositions favorables où il paroissoit être à notre égard, je lui fis représenter, selon les ordres que j’avois reçus, que nous n’étions pas en guerre avec les Anglois, que ce qui s’étoit passé à la côte étoit une affaire particulière pour laquelle d’ailleurs il y avoit eu une suspension d’armes, que les Anglois du Bengale ne nous ayant donné aucun sujet de nous plaindre d’eux, il ne nous étoit pas possible de lui donner les secours qu’il demandoit sans des ordres, soit d’Europe soit de Pondichéry. Du caractère vif et emporté dont étoit Souradjotdola, mes raisons ne firent que l’irriter ; il jura qu’il auroit de gré ou de force ce