Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/128

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qu’il demandoit, puisqu’étant établis dans son pays, sa volonté devoit être loi pour nous. Je fis tout mon possible pour l’appaiser, mais inutilement ; au moment de son départ, il nous fit dire par un de ses oncles qu’il comptoit toujours sur nos secours, et m’envoya une lettre pour le gouverneur de Pondichéry dans laquelle il le prioit de nous donner des ordres en conséquence. C’étoit toujours, je m’imaginois, du tems gagné.

Calcutta est un établissement de grande étendue, qui n’est fermée que par un fossé[1]. Au milieu, sur le bord du Gange, on voyoit un petit fort assés mal construit, sans fossé, et dominé par plusieurs maisons qui n’en étoient éloignées que de 15 à 20 toises. On comptoit dans la place à peu près 450 hommes tant soldats que topas ; en y joignant les officiers et employés, enfin la bourgeoisie tant Européenne que Portugaise ou Arménienne, on pouvoit former un corps de onze à douze cens hommes. C’étoit bien peu de monde pour la dé-

  1. En 1755, la ville occupée par les Européens était comprise entre les rues actuelles Canning St. au nord, Hastings St. au sud, Mission Row à l’est et la rivière à l’ouest. On y comptait 230 maisons en maçonnerie pour Européens. La population totale était évaluée à 410.000 habitants.

    En 1696, on avait commencé un fossé de défense qui fut terminé en 1702. En 1742, au moment des premières invasions marates, on commença un autre fossé dit le Mahratta ditch, qui suivait au nord et à l’est le cours de la rue actuelle de Circular Road. Ce fossé ne fut pas terminé du côté du sud. Le fort William se trouvait ainsi en dehors de la ville, du côté du sud.