Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/129

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fense de la ville ; mais c’étoit assés pour celle du fort, si, au lieu de perdre du tems à établir des postes, des redoutes dans divers endroits trop éloignés, on l’avoit employé à abattre les maisons qui incommodoient, à blinder les bastions et à faire un bon fossé palissadé[1]. Il y avoit déjà trois jours que le nabab étoit en marche, qu’on ignoroit à Calcutta la prise de la loge de Cassembazard. On s’attendoit si peu à cet événement que le conseil de Calcutta écrivoit au chef de Cassembazard de sonder les ministres du dorbar pour savoir quelles étoient les véritables intentions du nabab, et de se ménager, s’il étoit nécessaire, une entrevue avec ce seigneur.

Cependant Souradjotdola n’avançoit qu’à petites journées. Il avoit cinquante mille hommes tant cavalerie qu’infanterie devant Cassembazard. Ce nombre ne lui paroissoit pas suffisant pour Calcutta ; la crainte de manquer son coup l’avoit porté à donner des ordres de tous côtés pour assembler le plus de monde qu’il seroit possible. Il attendoit un secours de quatre mille hommes que lui envoyoit le nabab de Pourania ; il vouloit réunir toutes ses forces[2].

  1. Tout cela fut fait en bien peu de tems sous les ordres du colonel Clive, lorsque les Anglois reprirent leurs établissemens. On voit encore ce fort qu’on ne conserve sans doute qu’en attendant que le nouveau soit achevé.
  2. On m’a assuré que le Commandant du secours envoyé de Pourania avait ordre de se tourner contre Souradjotdola,