Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/130

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Par la sécurité où étoient les Anglois de Calcutta, on peut juger du trouble et de la confusion qui régnèrent sur la nouvelle de l’approche du nabab. Rien n’étoit préparé ; on arma aussitôt les habitants. Les familles [européennes] eurent ordre de se rendre au fort ou sur les vaisseaux. On y fit transporter tout ce qu’il y avoit de plus précieux dans la ville. On établit des postes dans les endroits qui paroissoient les plus avantageux. Enfin au bout de quelques jours tout paroissoit en si bon ordre, qu’on croyoit que cette affaire tourneroit à la honte du nabab. C’est du moins ce que j’eus lieu de conjecturer sur les lettres qui me vinrent de Chandernagor.


Je laisse à part toutes les fanfaronades qu’on attribue peut-être sans fondement à M. Drake, gouverneur de Calcutta, sa prétendue impatience de voir le nabab arriver, mais je suis assés porté à croire qu’en général les Anglois regardoient Souradjotdola comme un jeune fou de s’être si fort avancé, et qu’une apparence de fermeté épouvanteroit.

Siège de Calcutta par le nabab.

Les Maures parurent le 18 Juin devant Calcutta. Ce jour même, le nabab s’empara de plusieurs

    au cas qu’il reconnut que les Anglois fussent en état de se défendre. Cela est d’autant plus vraisemblable que la suite a bien fait voir que la soumission du nabab de Pourania n’étoit rien moins que sincère.