Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/142

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secours qui ont si fort contribué à leurs succès à la côte ; cela dépendoit de nous ; mais devions nous prévoir cet enchainement de faits qui nous ont été aussi contraires que favorables aux Anglois ? Nous restâmes donc tranquilles et la valeur téméraire du jeune nabab de Pourania, en délivrant Souradjotdola du seul ennemi qu’il eût à craindre dans le pays, fit connoître à tout le Bengale que ce changement si désiré ne pouvoit être opéré que par les Anglois.

Complot contre Souradjotdola.

Avant le départ de l’armée de Morshoudabad, le complot étoit déjà formé, dans lequel on prétend que Mirdjafer le bockchis entroit, et quelques uns des premiers djamadars. Il avoit été décidé que pendant le combat contre le nabab de Pourania, une partie de l’armée resteroit dans l’inaction. Malheureusement Ramnarain, commandant à Patna, n’entroit pour rien dans cette affaire. On savoit que Souradjotdola lui avoit écrit de le venir joindre, mais on s’attendoit que ce raja feroit naître quelque difficulté pour ne point marcher ; de sorte qu’on fut surpris de le voir paroître avec toutes ses troupes qui formèrent une seconde armée. Les conjurés furent déconcertés ; ils auroient pu cependant remédier à cet inconvénient, si Saokotjingue n’avoit lui-même cherché sa perte.