Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/144

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On peut juger ce que nous avions à souffrir nous et les Hollandois à Cassembazard. C’étoit continuellement demandes sur demandes, insultes sur insultes de la part des officiers et soldats du pays qui, formant leur caractère sur celui du maitre, croyoient ne pouvoir assés témoigner leur mépris pour tout ce qui avoit rapport aux Européens ; nous ne pouvions sortir de nos limites sans être exposés à quelque mauvaise affaire.

Cependant les Anglois étoient toujours à Folta fort tristes, fort inquiets sur le parti qu’on prendroit à leur sujet soit à la côte soit dans le Bengale. Les affaires de la côte pouvoient bien ne pas permettre à Mrs de Madras[1] de leur envoyer des secours suffisants. Il falloit donc travailler d’un autre côté, et faire dans Morshoudabad même un parti au moyen duquel on pût se rétablir, soit par une révolution s’il en falloit venir là, soit par voie de négociation ; cela n’étoit pas aisé, malgré tous les ennemis qu’avoit Souradjotdola dans tout le militaire. Il n’y avoit personne qui connut bien les Européens ; les mieux instruits étoient des banquiers, des marchands qui, par leur correspondance, par leurs affaires de commerce, avoient été dans le cas d’apprendre bien des choses. La

  1. C’étoit, je crois, à peu près dans ce temps que Nizam Aly ayant demandé des forces aux Anglais de Madras, il avoit été décidé que le colonel Clive iroit le rejoindre avec un corps de troupes pour faire tête à M. de Bussy.