Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/148

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ment il n’étoit plus possible de tenir dans le Bengale. Ayant peu dans l’idée cette guerre européenne qui nous menaçoit, je ne désirois rien tant que de voir le nabab bien battu par les Anglois ; une médiation auroit pu s’en suivre, selon moi, tant de notre part que de celle de MM. les Danois et les Hollandois, pour obliger les Anglois à s’arrêter, supposé qu’ils eussent voulu pousser leur pointe. Elle eut mis fin aux troubles et le nabab sage à ses dépens auroit reconnu qu’il étoit de son intérêt de ménager les Européens ; mais j’étois bien loin de mon compte.

Arrivée des forces anglaises. On apprend dans le Bengale la déclaration de guerre entre la France et l’Angleterre.

Vers le milieu de décembre, nous apprimes enfin que l’escadre angloise étoit arrivée commandée par M. l’amiral Watson. Le colonel Clive commandoit les troupes de débarquement. À peu près dans le même tems, nous reçûmes des lettres de Surate qui marquoient la déclaration de guerre entre la France et l’Angleterre, et qu’on l’avoit même publiée dans Bombay au son du tambour. Naturellement on doit supposer que les Anglois dans le Bengale en furent informés presque aussitôt que nous. Cependant, s’il faut en croire un mémoire qu’ils ont répandu, la nouvelle de la déclaration de guerre ne leur parvint précisément que le len-