Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/153

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au nabab. Il ne faut pas attendre les extrémités. Si le nabab fait sa paix avec les Anglois, sans qu’il ait reçu aucun secours de vous, vous ne devez pas vous attendre à en recevoir de lui, si vous venez à être attaqué ; le nabab sera charmé de voir les Européens s’entre détruire. » C’est ce qui est arrivé en effet. On verra par la suite tous les motifs qui ont déterminé le nabab.

Mr. Renault n’avoit pas besoin sans doute de ma lettre pour faire de pareilles réflexions ; mais il avoit des espérances que je n’avois pas. Peut-être avoit-il des ordres qui le restreignoient. Enfin je dois respecter les raisons qui l’ont déterminé ainsi que Mrs du Conseil, trop bons citoyens pour n’avoir pas eu en vue le bien général de la nation et de la compagnie. Chacun voit les objets différemment, et ce n’est souvent pas même sur la suite des événements qu’on doit juger de la bonté des raisons qu’on a eues pour prendre tel ou tel parti. Quoi qu’il en soit, les Anglois firent leurs préparatifs sans être traversés le moins du monde soit par nous soit par les Maures.

Les Anglois reprennent Calcutta le 2 janvier 1757.

Ils pouvoient être au nombre de 2.500 Européens tant matelots que soldats, deux ou trois cens topas et 1.800 bons sipayes disciplinés à l’européenne. La surveille du jour de l’an, les hostilités commencèrent par la prise du fort de Boudji-