Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/154

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bousia, où les Anglois trouvèrent quelque résistance. Makonatana, autre fort, fut bientôt enlevé, et le 2 Janvier 1757, l’Amiral Watson et M. Clive entrèrent triomphants dans Calcutta, d’où les Maures prirent si bien l’épouvante qu’ils évacuèrent le pays jusqu’à Ougly ; quantité de fuyards ne revinrent même de leur effroi qu’à Morshoudabad, où Manikchende, le commandant Maure de Calcutta, contribua autant qu’eux à répandre l’alarme ; il assura au nabab que les Anglois nouveaux venus étoient d’une toute autre espèce que ceux qu’il avoit battus à Calcutta.

Le nabab surpris étoit d’autant plus inquiet qu’il se doutoit bien que les Anglois ne s’en tiendroient pas là. Il recevoit d’ailleurs lettres sur lettres dans lesquelles on faisoit entendre que les François et les Hollandois étoient d’intelligence avec ses ennemis ; on assuroit même avoir vu un pavillon françois sur un des vaisseaux anglois[1]. Le nabab enfin ne savoit à qui se fier ; malgré cela, comptant sur la fortune qui ne l’avoit jamais abandonné, il se flatta de terminer cette guerre à son avantage, dès qu’il paroitroit devant l’ennemi. En conséquence ses troupes eurent ordre de marcher.

Aussitôt la prise de Calcutta, Mrs de Chan-

  1. Les Maures n’avoient peut être jamais vu auparavant le pavillon de St George dans un temps de calme. Il pouvoit passer pour pavillon françois.