Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/155

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dernagor envoyèrent des députés vers       Janvier 1757. l’amiral pour savoir sur quel pied on devoit le regarder dans le Gange, et pour asseoir une neutralité pure et simple telle qu’elle avoit toujours été observée. L’amiral répondit qu’il ne consentiroit à une neutralité qu’à condition que nous nous joindrions à lui contre le nabab[1]. Cette condition ne pouvant être acceptée, c’étoit assés nous dire que nous devions nous attendre à des actes d’hostilités de sa part aussitôt qu’il pourroit les exécuter ; c’étoit rompre assés formellement la prétendue neutralité, supposé même qu’elle eût jamais existé. Malgré cela, l’espérance de la conserver l’emporta. MM. de Chandernagor prirent le parti de s’en tenir à une bonne deffense, s’ils venoient à être attaqués, et du reste de laisser agir les Anglois. Les hostilités une fois commencées, on ne s’attendoit pas que leur différent avec le nabab pût être terminé promptement, et d’ailleurs on pensoit qu’on pourroit profiter du traité de paix, pour établir une neutralité exacte entre les Européens ; nos députés retournèrent donc à Chandernagor porter la réponse[2] de l’ami-

  1. Supposé que cette condition eut pu être acceptée et même remplie de notre part de la meilleure foi du monde, la dépouille du nabab eut été immanquablement un sujet de guerre entre nous et les Anglois.
  2. Un mémoire anglois dit que les députés retournèrent sur certains doutes, qu’on avoit formés des pouvoirs de Mrs de Chandernagor pour faire un traité qui put lier leurs supérieurs. Si cela est, comment est-il possible que ces doutes des Anglois