Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/160

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marchands, les gens du pays qui étoient rentrés avec les Anglois dans Calcutta en sortirent, le tout pour donner plus de confiance au nabab, l’engager à s’approcher et, par là, être plus sûrs des coups qu’on lui porteroit.

Souradjotdola est surpris dans son camp et battu par les Anglois.

Le nabab donna dans le piège, il s’imagina que sa présence suffisoit pour faire fuir l’ennemi, que l’attaque ne différoit en rien de celle du mois de juin précédent. Il s’avance, le voilà bientôt en possession des fauxbourgs de la ville ; pour le mieux tromper et examiner la situation de son camp, les Anglois lui envoyèrent des députés la veille de l’attaque qu’ils méditoient[1] ; ces députés étoient chargés de proposer un accommodement ; mais les conditions seules devaient faire voir au nabab que cette démarche n’étoit qu’une ruse de ses ennemis. Le lendemain 5 Février sur les 5 heures du matin, par un brouillard épais, les Anglois ayant à leur tête le colonel Clive donnèrent dans le camp du nabab et tombèrent précisément sur la tente dans laquelle les députés l’avoient vu la veille. [Je tiens cela de quelques chefs Maures qui étoient dans l’armée du Nabab.]

  1. Je ne rapporte dans cette relation que ce qui m’a été dit par plusieurs François et Maures qui m’ont paru instruits et d’accord. Les mémoires anglais disent autrement, mais ces mémoires ne sont pas toujours d’accord.