Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/168

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devenoient les Anglois ?… Il falloit donc pour soubahdar un homme qui leur fut attaché ; d’ailleurs cette révolution n’étoit pas si difficile à exécuter qu’on pouvoit bien se l’imaginer. Chandernagor détruit, rien n’étoit plus aisé ; mais supposé même que pour plusieurs raisons on fût dans la nécessité de laisser les François tranquilles, la révolution pouvoit encore avoir lieu par la jonction des forces angloises avec celles que produiroit contre Souradjotdola cette foule d’ennemis qu’il avoit, parmi lesquels on pouvoit compter les plus accrédités des trois provinces : cet article demande à être un peu détaillé.

Les intérêts des Chets sont les mêmes que ceux des Anglois.

J’ai déjà parlé de la maison de Jogotchet ou plutôt des Chets qui sont les nommés Chet Matalbray et Chet Chouroupchoude, banquiers du Mogol, les plus riches, les plus puissants qui aient jamais existé. Ils sont, je peux dire, la vraie cause de la révolution ; sans eux jamaix les Anglois ne seroient venus à bout de faire de qu’ils ont fait. Ils ne l’auroient pas même entrepris sans eux. On seroit peut être tenté de me dire ici que, après les évènemens, il est aisé de se servir de la chaîne par laquelle ils se tiennent les uns aux autres pour remonter aux principes et reconnaître la cause ; mais les personnes qui ont lu les lettres et les mémoires que j’ai écrits dans le temps savent