Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/170

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que de leur destruction qu’ils ne pouvoient éviter que par celle du nabab.

La cause des Anglois étoit ainsi devenue celle des Chets, leurs intérêts étoient les mêmes. Peut-on être surpris de les voir agir de concert ? Du reste, si l’on se souvient que ce fut cette même maison qui fit tomber Sarfraskhan pour élever Alaverdikhan, qui, pendant le gouvernement de ce dernier, eut le maniement de toutes les affaires importantes, on conclura qu’il ne devoit pas être difficile[1] à des gens aussi accrédités d’exécuter un projet où les Anglois seroient de moitié.

Parti que prennent les Anglois à l’égard de Mrs. de Chandernagor.

Quant à nous, les Anglois avoient deux partis à prendre : ou de faire un traité de neutralité par lequel nous fussions obligés de ne pas nous mêler de leurs affaires avec le nabab, ou de nous chasser du Bengale et ôter, par là, la seule ressource du nabab. Ce dernier parti étoit le plus décisif, mais les Anglois n’avoient pas assés de monde pour risquer le siège de Chandernagor. Les trois vaisseaux de Bombay sur lesquels on attendoit cinq

  1. Si l’on en croit certains mémoires, les Chets étoient un obstacle aux Anglois, qui paroissoit insurmontable à cause de l’argent que nous leur devions ; comme si dans le cas violent où étoient ces saokars, ils ne dévoient pas être portés à sacrifier quelque chose pour sauver le tout ; d’ailleurs on verra par la suite qu’ils ne sacrifioient rien.