Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/171

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ou six cens hommes et des munitions n’étoient pas encore arrivés ; il étoit donc plus prudent de travailler à la neutralité, de manière cependant que la négociation trainant en longueur, l’amiral fut le maître de nous attaquer, si les circonstances lui devenoient favorables ; [c’est du moins le parti qu’ils prirent.]

À peine le nabab eut-il pris le chemin de sa capitale que l’amiral Watson fit armer ses chaloupes et charger des munitions sur les bateaux du pays. Les troupes de terre se préparèrent à marcher contre Chandernagor. On ne s’en cachoit pas à Calcutta ; mais d’un autre côté M. le gouverneur et le conseil de Calcutta, qui avoient un autre rôle à jouer, M. Drake, dis-je, écrivit ou fit dire à Mr Renault qu’il étoit surpris de son silence et de celui du conseil de Chandernagor, à la vue des préparatifs que faisoit M. l’amiral ; qu’il n’ignoroit pas les suites funestes que pourroit avoir une guerre dans le Bengale ; qu’il étoit de l’intérêt des deux Compagnies de l’éviter, et que la neutralité bien établie étoit le seul moyen de s’en garantir ; que si Mr Renault vouloit y travailler, il s’y emploieroit de tout son cœur, et que malgré les difficultés qui se trouvoient du côté de l’amiral, il croyoit qu’on pourroit y parvenir. Mr Renault ne demandoit pas mieux ; il n’attendoit qu’une ouverture de la part des Anglois. Il fit partir aussitôt des députés pour Calcutta, mais en même tems voyant que les Anglois continuoient leurs