Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/174

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un avantage autant pour lui que pour nous : le nabab me répondit qu’il ne pouvoit pas différer de rendre aux Anglois leur fort de Cassembazard, mais que, s’ils nous attaquoient, je ferois tout ce que je voudrois ; il me dit même d’assembler le plus de cypayes que je pourrois et qu’il fourniroit l’argent nécessaire. Je le priai de me faire compter les deux laks qu’il avoit promis de rendre à M. Renault. Il me répondit que cela ne souffroit pas de difficulté. [Je demandai l’ordre par écrit, il me promit que je ne tarderois pas à le recevoir.] Enfin, j’eus lieu d’être satisfait de ma visite.

Négociations à Calcutta pour la neutralité.

Les députés de Chandernagor étoient cependant à Calcutta. On y travailloit au traité avec apparance de bonne foy de part et d’autre ; la négociation avançoit et paroissoit en bon train. Deux ou trois jours se passèrent au bout desquels je reçus une lettre de M. Renault, dans laquelle il me marquoit qu’il étoit sur le point de conclure, et m’ordonnoit en conséquence d’empêcher le secours du nabab de descendre. Par apostille cependant, ajoutoit M. Renault : « Prenez ce que je vous marque au sujet des secours comme non dit, laissons faire au nabab ce qu’il jugera à propos. » Le même jour, sur le soir, le nabab qui apparamment avoit aussi reçu des lettres, m’envoya un chobdar pour me prévenir que les