Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/175

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affaires étant sur le point de s’accommoder entre nous et les Anglois, il étoit inutile de faire partir le secours. Je n’eus rien à répliquer, je priai seulement le nabab de le tenir toujours prêt. Je ne sais si la marche de ces 5.000 hommes auroit produit un bon effet, mais il ne me convenoit pas de risquer de le faire partir après les ordres que j’avois reçus. On craignoit à Chandernagor de donner de la jalousie aux Anglois par une trop grande intelligence[1] avec le nabab ; plusieurs choses pouvoient survenir et rompre la négociation ; on n’auroit pas manqué de m’en attribuer la cause tant à Chandernagor qu’à Calcutta, chacun étant bien aise de trouver un motif pour se disculper.

Arrivée des vaisseaux que les Anglois attendaient de Bombay. La négociation est rompue.

Quelques jours se passèrent encore. Tout est convenu ; il ne manque plus que le consentement de l’amiral qu’on se fait fort d’obtenir. On l’obtient enfin ; il promet de signer le traité qui, assurément ne pouvoit être plus avantageux pour les Anglois, puisque nous étions liés[2] de façon qu’ils auroient

  1. [M. Renault ayant reçu de M. Watson ou de M. Clive des reproches de ce que le chef françois de Cassembazard ne cessoit d’animer le nabab contre les Anglois m’écrivit fortement à ce sujet et de manière qu’en réponse je pris le parti de lui demander mon rappel à Chandernagor ; il m’ordonna de rester.]
  2. Le nabab m’avoit toujours dit : « Prenez bien garde que dans le traité avec les Anglois vous ne soyez liés de façon à