Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/176

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pu faire dans le pays tout ce qu’ils auroient voulu. Le nabab de son côté persuadé que nous n’avions plus rien à craindre, congédie malgré moi les cinq mille hommes qui le pressoient pour leur paye. Le 6 Mars, lorsque j’y pense le moins, je reçois avis de M. Renault que tout est rompu, l’amiral prenant pour prétexte que Mrs de Chandernagor n’avoient pas les pouvoirs suffisants pour faire le traité, refuse de le signer. La vérité est cependant que, le jour pris pour la signature du traité, l’amiral avoit appris l’arrivée au bas du Gange des vaisseaux qu’il attendoit et qui dévoient décider de sa conduite. En conséquence son système politique change, l’armée angloise marche à Chandernagor ; les vaisseaux se préparent à monter le Gange. Pour moi je vais trouver le nabab.


Disposition des esprits dans le dorbar, par rapport aux affaires du temps.

Il paroîtroit, par des mémoires anglois, que nous avions pour nous tout le dorbar de Morshoudabad corrompu par des présens et par de faux exposés. Je pourrois avec raison rétorquer l’argument. En effet, excepté Souradjotdola lui-même, on peut dire que les Anglois ont toujours eu le dorbar

    ne pouvoir me secourir si j’ai besoin de vous. » La connaissance qu’il eut de la manière dont nous étions liés n’a pas peu contribué, je crois, à l’espèce d’indifférence dont on peut le taxer à notre égard.