Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/183

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Intrigues des Chets en faveur des Anglois.

Malgré cela, le secours étoit prêt à partir ; les troupes étoient payées, le commandant[1] n’attendoit plus que ses expéditions ; je fus le voir et lui promis une forte somme, s’il faisoit lever le siège de Chandernagor. Je rendis aussi visite à quelques-uns des principaux officiers à qui je promis des récompenses proportionnées à leur rang, je représentai au nabab que le siège étoit inévitable, si le secours ne partoit pas sur le champ, et je voulois l’engager à expédier le commandant devant moi. Tout est prêt, répondit le nabab, mais, avant que de prendre la voye des armes, il faut tenter tous les moyens possibles pour éviter la rupture, d’autant plus que les Anglois viennent de promettre d’obéir aux ordres que je leur enverrai. Je reconnus les Chets dans tous ces délais. Ils entretenoient le nabab dans une fausse idée de cette affaire. Ils l’assuroient d’un côté que la marche des Anglois n’étoit que pour nous intimider et nous forcer à souscrire au traité de neutralité ; de l’autre ils augmentoient sa timidité naturelle en exagérant les forces angloises, en lui

  1. C’étoit le fanfaron Racdolobram qui avoit déjà beaucoup reçu de moi. Mais tous les trésors de l’univers ne l’auroient pas délivré de la crainte de se battre contre les Anglois. Il avoit avec lui un bon officier nommé Mirmoudou sur qui seul je comptois.