Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/189

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l’arrivée des vaisseaux de Bombay, que je pouvois prouver par des lettres des Anglois mêmes que la négociation étoit à sa fin, que l’amiral avoit promis de signer le traité, et qu’il étoit trop prudent pour s’engager à signer un traité avec des personnes dont préalablement il n’eût reconnu les pouvoirs. Le nabab n’interrompit et me proposa de passer un papier par lequel je promettois au nom de la nation que le traité de neutralité seroit ratifié à Pondichéry ; j’y consentis. Il dit ensuite à M. Watts qu’il passât un papier par lequel il y auroit sûreté pour nous, que nous ne serions pas attaqués d’ici à un tems limité pour avoir la ratification. M. Watts n’en fit aucune difficulté, mais comme je savois que le tems pressoit, qu’on ne cherchoit qu’à empêcher le secours de partir, je demandai à M. Watts s’il pouvoit assurer au nabab que l’amiral auroit égard à la parole qu’il alloit donner ; il répliqua net qu’il ne pouvoit [pas] répondre de ce que l’amiral feroit. Le nabab dit aussitôt qu’il alloit lui écrire. Je représentai que l’amiral n’auroit certainement pas plus d’égard pour cette lettre qu’on en avoit eu pour les précédentes.

Comment, dit le nabab en me faisant la mine au lieu qu’il l’auroit dû faire à M. Watts, que suis-je donc ici ? Tous les divans prirent la parole en même tems, dirent qu’on auroit assurément tous les égards possibles à ses ordres ; enfin il fut décidé que sans nous obliger, M. Watts et moi, de passer