Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/191

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avec une perte considérable, que le chef de leurs sipayes avoit été tué ainsi que plusieurs de leurs officiers européens. Circonstances fausses. Mais je n’avois garde de paroître en douter. Lorsque je me rendis au dorbar le lendemain matin, le nabab se flattoit que tout étoit fini. Aussi le commandant des troupes fût aussitôt appelé sur le champ. L’ordre lui fut donné de se tenir prêt le soir même. En même tems, le nabab expédia des couriers à M. de Bussy et j’en envoyai de mon côté.

Contre ordres du nabab. Il rappelle toutes les troupes qui étaient en marche.

Je savois qu’on avoit coulé plusieurs bâtiments dans le canal au dessous de Chandernagor, de sorte que le croyant entièrement bouché, je m’imaginois qu’il n’y avoit rien à craindre des vaisseaux ennemis ; du côté de terre, je croyois aussi qu’on étoit en état de se défendre longtems. Tout me paroissoit enfin disposé à nôtre avantage, pourvu que l’armée du nabab voulut agir. Pour cet effet, je devois y joindre notre détachement de Cassembazard, renforcé d’une centaine de soldats blancs et noirs que m’envoyoit M. Courtin. Le soir, j’apprends au dorbar que tout est changé. La nouvelle étoit venue que nous avions relevé les postes, que la ville de Chandernagor étoit au pouvoir des Anglois, que nous avions renvoyé à Ougly les deux mille hommes que le