Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/202

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dorbar pour rester près de nous, et qui, avec les cent hommes qu’il nous avoit donnés, étoient Avril 1757.      autant d’espions préposés pour nous empêcher d’agir ; d’un autre côté, le détachement anglois qui avoit poursuivi nos échappés jusqu’à Noudia, étant retourné sur ses pas, le nabab voulut bien se persuader que les Anglois n’avoient pas envie de l’inquiéter. En conséquence, il ne leur témoigna aucun mécontentement de ce qui s’étoit passé, et l’on ne parla plus d’envoyer notre détachement joindre l’armée.

Le nabab est décidé à en passer par tout ce que les Anglois voudront.

J’avois depuis longtems demandé de l’argent, on m’avoit remis de jour en jour ; il n’en fut plus question. On me répondit net que je n’en aurois point. Bien plus, à la sollicitation de mes ennemis, le nabab envoya du monde pour abbattre les deux pâtés que je faisois élever en terre, il vouloit même que l’ouquil des Anglois fût présent. De ma vie je n’ai tant souffert que cette journée. Dès que les ordres du nabab me furent signifiés, je répondis que tant que je serois dans la loge, aucun étranger ne toucheroit aux ouvrages ; que pour garder des ménagements avec le nabab, j’étois résolu de me retirer et de lui remettre la loge de laquelle il feroit ensuite ce que bon lui semblerait et dont je le rendois responsable. Je fis en même temps pren-