Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/207

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rigoureusement, ouvrir les tonneaux et pipes dans lesquels on trouveroit quelques canons et mortiers. Le nabab à de pareils discours, ouvrit les yeux et renvoya promptement le Nazardalel me dire de ne pas partir. Cet ordre vînt le 10. Notre garnison passa en revue devant le Nazardalel. L’état contenant la paye de chaque officier et des soldats, fut porté au nabab qui promît d’y satisfaire.

Le nabab change et veut nous forcer à nous rendre prisonniers.

Le douze, au soir, le Nazerdalel m’avertit que le nabab vouloit me parler. J’avois appris ce jour que sur des lettres que M. Watts avoit reçues de l’amiral, il avoit été trouver le nabab. Je craignois qu’il ne fût arrivé quelque changement fâcheux. Le Nazerdalel qui vit bien que je soupçonnois quelque chose, m’assura qu’il n’y avoit rien contre nous. Il ignoroit peut-être de quoi il étoit question. Je lui répondis que n’ayant point offensé le nabab, je me présenterois devant lui sans crainte, mais que connoissant le crédit de mes ennemis au dorbar, je ne savois pas si le nabab seroit maitre de s’opposer à leurs mauvais desseins. Il me jura sur son Dieu et sur son prophète qu’il ne m’arriveroit rien. Après quelques réflexions, je pris le parti d’obéir. Je pensois qu’en prenant quelques précautions, je pourrois éviter les inconvénients que je craignois.